Le projet African Black’n Blue sera mené principalement dans quatre pays d’Afrique subsaharienne et verra la participation de l’Italie par l’intermédiaire de son partenaire de coordination Inter Futura.
Angola
La population du pays croît rapidement et devrait encore doubler d’ici à 2060, dépassant les 47 millions.
La situation sociale urbaine est difficile : le développement structurel n’a pas suivi la croissance de la population, et la pauvreté a contribué à la hausse de la délinquance juvénile. En outre, l’Angola a accueilli plus de 12 000 réfugiés et près de 3000 requérants d’asile fin 2007, dont la grande majorité provenait de la République démocratique du Congo.
La situation sanitaire en Angola est critique. En 2005, l’espérance de vie était d’à peine 43 ans et la mortalité infantile était considérée comme la plus haute du monde, avec 187,49 décès pour 1000 enfants nés vivants.
Dans ce contexte, les activités sportives jouent un rôle essentiel en matière de prévention et de développement auprès des groupes d’enfants à risque.
République démocratique du Congo
La République démocratique du Congo (RDC) continue de souffrir d’une situation particulièrement instable. L’ouest du pays est secoué par des manifestations violentes, tandis que les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont le théâtre de combats permanents entre une milice non gouvernementale composée d’anciens soldats et des groupes tribaux.
Néanmoins, les principales causes de décès sont l’effondrement de la structure sanitaire et la malnutrition. La population a été multipliée par cinq au cours de la dernière moitié du XXe siècle, passant de 16,5 millions dans les années 1960 à 80 millions aujourd’hui (Bureau du recensement des États-Unis). Les prévisions relatives à la croissance de la population sur dix ans indiquent que cette dernière devrait atteindre les 100 millions en 2025. Le taux de mortalité infantile est de 54 décès pour 1000 enfants nés vivants.
Cameroun
Le Cameroun compte 25 millions d’habitants, dont 60 % de population urbaine. Le pays est divisé en huit groupes ethniques principaux (peuples des hauts plateaux, peuples bantous du sud, Kirdis, Peuls, peuples bantous du nord-ouest, peuples de l'est, autres peuples africains et peuples non africains), sachant qu’il y a 250 sous-groupes et une division linguistique entre la majorité francophone (80 %) et la minorité anglophone (20 %). Le risque d’éclatement d’une guerre civile dans le pays est très élevé. De plus, on compte actuellement 300 000 réfugiés en provenance de la République centrafricaine et du Nigeria. La qualité du système de santé est insuffisante, l’espérance de vie est basse, et de 50 à 55 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Ces difficultés sociales ont poussé Inter Futura, en collaboration avec un partenaire local, à mettre en place un projet qui promeuve l’intégration ethnique par le football comme outil d’éducation pour la paix dans un pays où le football est considéré comme une religion par de nombreuses personnes.
Ouganda
L’Ouganda continue de souffrir des conséquences de la guerre civile. De nombreux crimes contre l’humanité ont été commis, y compris l’esclavage d’enfants. Les conflits dans le nord de l’Ouganda ont tué des milliers de personnes et entraîné le déplacement de millions d’habitants. Le secteur public ougandais est considéré comme l’un des plus corrompus au monde, et le taux d’alphabétisation n’atteint que 68 %.
L’Ouganda est l’un des pays les plus pauvres de la planète. En 2012, 37,8 % de sa population vivait avec moins de USD 1.25 par jour. En dépit de grandes avancées dans la réduction du taux de pauvreté dans le pays, ce fléau reste profondément ancré dans les zones rurales, où vit 84 % de la population. Dans ces zones, la population dépend de l’agriculture, principale source de revenus ; 90 % des femmes travaillant dans ce secteur. Outre leur travail dans l’agriculture, les femmes des campagnes sont aussi responsables de s’occuper de leur famille : elles préparent la nourriture et les vêtements, vont chercher de l’eau et du bois pour le feu, et prennent en charge les aînés, les malades et les orphelins. Elles travaillent en moyenne quinze heures par jour, contre huit à dix pour les hommes.
L’inégalité des sexes est le principal obstacle à la réduction de la pauvreté chez les femmes. Étant soumises aux hommes, les femmes ont peu de possibilités d’agir de manière indépendante, de participer à la vie communautaire, d’apprendre et d’échapper à la violence conjugale.
Les enfants qui vivent dans ces zones sont souvent défavorisés, selon tous les critères de santé de l’ONU :
- santé physique,
- santé mentale,
- santé sociale.
S’agissant de leur santé physique, la majorité des enfants sont sous-développés des points de vue physique et nutritionnel. Leur état de santé est majoritairement lié à des carences alimentaires, tant concernant la quantité que la qualité de la nourriture. De plus, l’eau potable manque et est souvent polluée. Les données sont les mêmes pour toutes les catégories d’âge entre 6 et 14 ans et pour les deux sexes.
Les principaux problèmes de santé mentale rencontrés sont le manque d’estime de soi et d’esprit critique en raison des situations familiales difficiles et de la pauvreté, le faible niveau de tolérance en cas de frustration, les comportements hostiles, ainsi que le degré d’anxiété élevé du fait du manque de travailleurs sociaux ou de parents.
En matière de santé sociale, les enfants rencontrent des problèmes relationnels, et les comportements de violence verbale ou physique sont fréquents. Les enfants souffrent d’un faible niveau d’empathie, sans laquelle il est difficile de nouer des relations sociales durables.