Situation géographique et informations générales
Contexte
En Colombie, durant les cinq décennies de conflit armé, quasiment tous les groupes armés ont recruté des enfants en tant que soldats tantôt dans les villages, tantôt dans les villes. Ils auraient été près de 18 000 à avoir été enrôlés. Les enfants ont « rejoint » les groupes armés pour différentes raisons : des conditions économiques difficiles, la violence domestique, le manque d’opportunités, le désir de vengeance, les menaces et le recrutement forcé.
Objectifs du projet
Le but des programmes Kuakumun (à Medellin) et Arteuma (à Cali) est de renforcer les projets de vie des jeunes filles et garçons démobilisés du conflit et de les aider à prendre conscience de leur potentiel personnel et social grâce à la participation à l’art et au sport. Ils développent ainsi de nouvelles compétences nécessaires pour réintégrer la société civile et reprendre possession de leurs droits et devoirs. Le but est qu’ils se sentent apaisés et disposés à entreprendre un travail psychologique de fond ainsi qu’à s’investir dans l’apprentissage d’un métier.
Contenu du projet
Deux projets, « Arteuma » à Cali et « Kuakumun » à Medellin, se déroulent dans deux centres de réinsertion et sont destinés aux adolescents démobilisés des guérillas et d’autres groupes armés.
L’approche psychosociale par l’art
Des séances de musique, de danse, d’arts plastiques, de théâtre, ou encore de broderie représentent bien plus qu’une simple distraction dans l’emploi du temps des jeunes. Elles leur permettent de développer des compétences aussi bien personnelles que sociales :
- mieux se connaître, retrouver la confiance en soi, se découvrir des talents et explorer de nouvelles perspectives d’avenir au-delà du port d’armes ;
- apprendre à contrôler son agressivité, développer sa tolérance, sa patience et sa concentration ;
- panser ses blessures et aller de l’avant, apprendre à construire au lieu de déconstruire ;
- travailler en équipe, respecter les différences, entrer en relation avec les autres sans rivalité ;
- combattre sa timidité ;
- créer des amitiés.
Ces séances sont accompagnées de sorties et d’événements artistiques, notamment la présentation des œuvres créées à d’autres jeunes de la société, des rencontres avec des artistes professionnels et la visite d’un musée Ces échanges sont bénéfiques aux jeunes, car ils leur permettent de retrouver leur fierté et d’être considérés autrement que comme des ex-enfants soldats.
L’approche psychosociale par le sport
Notre projet ambitionne de renforcer notre stratégie d’accompagnement psychosocial par l’art-thérapie en y ajoutant une composante de sport-thérapie. Il est mené par une équipe interdisciplinaire composée de travailleurs psychosociaux et d’entraîneurs sportifs professionnels.
Le programme comprend, entre autres, des initiations et des séances hebdomadaires dans trois disciplines sportives (football, natation et exploration aquatique, arts martiaux), des entraînements, des rencontres avec des sportifs de haut niveau, l’achat de matériel sportif, des sorties sportives et éducatives, ainsi que l’organisation d’un tournoi.
Pourquoi le sport ? Parce que le bien-être mental passe aussi par le corps et parce que les jeunes nourrissent un grand intérêt pour ce type d’activités.
Au moyen d’une pratique sportive, les jeunes :
- renforcent leurs facultés relationnelles ;
- réapprennent à nouer des liens ;
- accroissent leur estime d’eux-mêmes et leurs aptitudes sociales ;
- enrichissent leurs compétences psychosociales ;
- apprennent à s’investir dans un projet ;
- apprennent à travailler collectivement ;
- retrouvent une hygiène de vie ;
- apprennent à tenir compte de leurs propres limites ;
- apprennent à accepter leur corps.