Éduquer les parents, les dirigeants et les jeunes: clap de fin pour le projet EPLAY au siège de la Fondation UEFA pour l’enfance
Une dernière conférence a célébré les répercussions du projet EPLAY (Educating Parents, Leaders And Young), cofinancé par l’Union européenne afin de promouvoir le respect et la tolérance.
Depuis trois ans, le projet Erasmus+ EPLAY fait la promotion du fair-play chez les parents et les entraîneurs d’enfants âgés de 8 à 14 ans. Il utilise le football comme un moyen de véhiculer un message positif de respect.
Seize équipes venues de Malte, de Roumanie et de Lituanie ont mis en œuvre des activités conçues par des chercheurs de l’Université de Modène et de Reggio d’Émilie (UNIMORE) pour aider les parents à jouer le rôle de modèles et pour créer un cadre basé sur la cohésion et la convivialité au sein des clubs.
Pour célébrer la réussite de ce projet au siège de la Fondation UEFA pour l’enfance, à Nyon, différents chercheurs ont présenté le fruit de leur travail. Ils ont été rejoints par certains enfants et parents ayant pris part au projet, et par des représentants des associations nationales et organisations partenaires participantes, à savoir Athletes Inspire Children, Formodena, UNIMORE et l’Union européenne.
« Le football doit nous apprendre le respect, l’égalité et l’intégrité, mais malheureusement, ce n’est pas toujours le cas », a déclaré Loris Vezzali, chef de projet EPLAY. « On a assisté à des cas de comportement irrespectueux de la part de certains parents, et, même si cela reste une minorité, le message envoyé aux enfants est mauvais. Notre but est de faire passer un message qui reste : les parents doivent montrer l’exemple. »
Le projet EPLAY en quelques chiffres |
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3 |
pays |
41 |
entraîneurs |
16 |
équipes |
400 |
participants |
> 85 % |
ont acquis des connaissances significatives |
Des leçons de vie grâce au football
Une table ronde a été organisée en présence de Pia Sundhage, sélectionneuse de l’équipe suisse féminine, de Roberto Rosetti, directeur Arbitrage de l’UEFA, et de Bruno Cheyrou, ancien international français. Elle a permis de soulever des idées et de proposer des solutions pour favoriser des environnements de football basés sur l’équité et le respect.
Pia Sundhage a relevé trois caractéristiques essentielles au développement des jeunes joueurs : « La compréhension, l’acceptation et le respect », a-t-elle déclaré. « Si on arrive à planter ce décor pour tout le monde, alors le football deviendra bien plus que des entraînements et des matches. Il deviendra une occasion de se rassembler. N’oubliez pas : les jeunes joueurs d’aujourd’hui sont les hommes et les femmes de demain.»
Pour Bruno Cheyrou, permettre aux enfants de faire des erreurs est important. «Plus vous progressez dans le football, plus vous jouez à haut niveau, moins vous pouvez vous permettre de faire des erreurs. Mais chez les jeunes, faire des erreurs fait partie du parcours, a-t-il expliqué. Il faut les accepter et continuer à avancer.»
Cette conférence s’est refermée sur une séance informelle de questions-réponses, les enfants et les parents présents donnant leur avis sur le projet et sur l’importance de ses valeurs.
«Ce programme m’a appris une chose : il faut garder son calme», explique Andrius, qui a participé au projet en Lituanie avec son fils, Tauras. «Ce qui importe, ce ne sont pas les parents, ce sont vos enfants qui s’amusent, qui apprennent de nouvelles choses et qui évoluent en tant qu’êtres humains.
« L’une des principales leçons, c’est celle qui dit que le langage du corps est très important. Les enfants voient tout, ils entendent tout, même si vous pensez le contraire.»
Tout le monde a un rôle à jouer
En plus d’une étude de la littérature scientifique et psychologique sur le fair-play dans le sport, les chefs de projet EPLAY Loris Vezzali et Alice Lucarini ont consulté un échantillon de 195 éducateurs sur la fréquence des comportements positifs et négatifs des parents, ainsi que sur les répercussions qui en découlent.
Près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que le comportement agressif et les insultes proférées par les parents ont altéré la performance des enfants. Et 91 % des éducateurs ont indiqué être persuadés qu’ils pouvaient jouer un rôle dans le changement d’attitude des parents.
À partir des résultats de leurs recherches, Lucarini et Vezzali ont créé un vaste programme EPLAY à destination de toutes les parties (joueurs, entraîneurs et parents). Ce programme a proposé des séminaires et des sessions de danse en groupe dont le but était d’encourager les parents à se muer en modèles positifs, de reformuler tout le concept de résultats dans le sport et de créer un cadre qui soit basé sur la cohésion et la motivation.
Sur les quelque 400 participants interrogés, plus de 85 % ont indiqué que le projet EPLAY leur avait apporté des connaissances importantes sur le fair-play et l’inclusion dans le sport.
«Ce projet va au-delà de notre rôle habituel, qui est d’organiser des compétitions et des événements. Il nous permet d’avoir une véritable influence», a indiqué Greta Valikoniené, cheffe de projet en Lituanie. «Je voudrais remercier l’UEFA de toujours nous permettre de nous retrouver, nous, les associations nationales, et de soutenir nos partenaires, qui ont fait un excellent travail. Je pense sincèrement que nous avons accompli quelque chose d’important tous ensemble.»
“La compréhension, l’acceptation et le respect... Si on arrive à inculquer ces valeurs à tout le monde, alors le football deviendra bien plus que des entraînements et des matches. Il deviendra une occasion de se rassembler. N’oubliez pas : les jeunes joueurs d’aujourd’hui sont les hommes et les femmes de demain.»
- Pia Sundhage, sélectionneuse de l’équipe suisse féminine