Situation géographique et informations générales
Contexte
Selon l’UNICEF, 3,5 millions d’enfants afghans âgés de 5 à 17 ans ne sont pas scolarisés. Environ 2,1 millions d’enfants ayant entre 6 et 14 ans exercent une forme de travail des enfants, souvent dans des conditions qui mettent en danger leur santé et leur sécurité. Ils sont très exposés aux accidents de la route, aux attentats suicides et aux explosions, au cours desquels ils peuvent être blessés ou tués ; ils sont souvent victimes d’insultes, de mauvais traitements et d’abus sexuels ; ils sont exposés à des taux élevés de pollution atmosphérique et sonore et ont, dans l’ensemble, des conditions de vie difficiles. Comme nombre de ces enfants sont les seules personnes de leur famille à gagner de l’argent, leurs parents, dont beaucoup sont analphabètes, ont l’impression de n’avoir d’autre choix que de les envoyer travailler. Par conséquent, ces enfants n’ont pas la possibilité de fréquenter une école traditionnelle.
Rescolarisation des enfants des rues
L'Afghanistan est un pays comprenant de nombreuses ethnies différentes, ce qui est souvent source de violences. Dans ce contexte difficile, les manifestations sportives, telles que le football ou le cricket, s'avèrent efficaces pour rassembler la population et surmonter les obstacles liés à l’origine ethnique. Le sport, et le football en particulier, constitue un excellent moyen de motiver les enfants à faire changer la société.
Contenu du projet
Pour la deuxième année consécutive, la Fondation UEFA pour l’enfance soutient l’initiative d’Action for Development (AfD) en Afghanistan. Élaboré en 2016, ce projet visant à remettre les enfants des rues sur les bancs d’école veille au développement socio-éducatif des enfants et à l’amélioration générale de leur santé afin qu’ils deviennent des membres productifs de la société. Les enfants peuvent, de par la structure unique de cette école, concilier les études et le travail.
Une partie des fonds alloués au projet sert à aider les filles à prendre leur destin en main, alors que, jusqu’en 2007, elles n’avaient pas le droit de jouer au football en Afghanistan. Aujourd’hui, Kaboul seule compte 17 équipes féminines, bien qu’il n’y ait pas de centre d’entraînement et que les joueuses se heurtent toujours à des résistances.
Organisation du projet
En octobre 2016, AfD a fondé sa première école dans l’un des districts les plus densément peuplés de Kaboul. En septembre 2018, deux nouvelles écoles ont ouvert leurs portes : l’une se trouve dans le centre, l’autre occupe le même bâtiment que le centre de santé d’AfD dans le district de Khwaja Bughra, au nord. Un terrain de football sec et sécurisé a été loué afin que les enfants puissent venir y jouer sans risque deux fois par semaine. Dans ces écoles, l’enseignement, la cuisine et la coordination sont assurés par sept femmes, tandis que l’entraînement de football est dirigé par un homme.
Programme de retour à l’école
Ce projet a pour but de réintégrer les enfants dans le système scolaire classique. Or, comme ces enfants ne disposent pas du même niveau de compétences et de confiance en soi que les autres enfants de leur âge, il leur est très difficile de fréquenter une école traditionnelle.
Campagnes de sensibilisation
Cent familles dont les enfants fréquentent l’école participeront à des activités de sensibilisation. Les mères apprendront combien l’éducation, l’hygiène infantile et la prévention des maladies sont cruciales, et combien les drogues et la prostitution sont dangereuses. Les problèmes touchant les filles seront particulièrement mis en exergue étant donné qu’elles font souvent partie des enfants des rues les plus vulnérables. Les campagnes de sensibilisation s’adresseront également aux aînés de la communauté et aux imams.
Développement local
Si plus de 200 enfants prennent déjà part à ce projet, l’objectif est de prendre davantage d’enfants en charge. Les enfants doivent s’engager à être présents aux entraînements. Les orphelins et les enfants dont l’un des parents est handicapé sont prioritaires ; les filles doivent également représenter 50 % des participants.
Des examens médicaux réguliers seront réalisés avec l’aide du centre de santé d’AfD, et un psychologue local suivra les enfants.
Ce projet de retour à l’école offre aux enfants des rues la possibilité de jouer au football et de faire du sport. Actuellement, plus de 40 enfants pratiquent le football. Ce programme œuvre auprès des familles qui, pour des raisons culturelles, refusent de laisser leur fille jouer au football au motif qu’il s’agirait d’un sport de garçons, afin qu’elles prennent conscience de l’importance du sport, et du football en particulier, pour gagner en confiance en soi, renforcer son esprit d’équipe et développer sa force globale. Les groupes sont formés en fonction de l’âge et, s’il y a lieu, du sexe, et chaque groupe participe à deux séances d’entraînement par semaine. Le soutien scolaire a lieu avant ou après les activités sportives.
Objectifs
Ce projet vise à améliorer les perspectives d’avenir des enfants des rues qui travaillent à Kaboul, à favoriser leur développement physique et socio-éducatif, et à investir en eux afin d’en faire des membres productifs de la société.
Grâce à l’éducation informelle, les enfants peuvent apprendre en jouant et en faisant diverses activités et continuer à vaquer à leurs occupations habituelles. En jouant au football, ils reprennent leur droit : le droit d’être des enfants.
Les objectifs du projet sont les suivants :
- continuer d’accroître le nombre d’enfants fréquentant les écoles créées pour les enfants des rues ;
- apporter un soutien scolaire aux enfants des rues en s’appuyant sur des outils novateurs ;
- fournir une aide alimentaire de base et des services de santé, tant physique que mentale, aux enfants dans le besoin ;
- favoriser le développement physique des enfants et leur donner la possibilité d’acquérir des compétences en jouant au football et, plus généralement, en faisant du sport ;
- former les éducatrices à des méthodes d’enseignement créatives et apprendre à l’entraîneur de football à communiquer son enthousiasme pour le ballon rond aux enfants, à leurs familles et aux communautés locales afin que tous s’investissent dans le projet ;
- à long terme, réduire l'analphabétisme des enfants des rues grâce à une stratégie durable en matière d’éducation et de formation ;
- sensibiliser les familles et les communautés locales à l’importance de l’éducation ;
- créer des synergies avec les écoles nationales pour faciliter l’intégration de certains de ces garçons et filles dans le système scolaire classique.
Activités du projet
Résultats attendus
- Les enfants des rues savent lire, écrire et compter ; ils apprennent également à dessiner.
- Ils connaissent leurs droits et leurs devoirs, ainsi que les concepts de paix et de droits de l’homme.
- Les enfants des rues sont en meilleure santé et ne souffrent pas de carences nutritionnelles.
- Davantage d’enfants sont inscrits au football.
- Le personnel éducatif est formé pour pouvoir enseigner aux enfants des rues.
- Davantage d’enfants sont inscrits dans le système scolaire classique, et le manque de compétences et de confiance en soi des enfants n’existent plus.
- Les élèves les plus brillants reçoivent une aide financière pour poursuivre leurs études.