Situation géographique et informations générales
Contexte
Plus de 45 % des réfugiés et des migrants arrivés en Grèce en 2019 ont débarqué sur Lesbos, une île grecque séparée de la Turquie par un canal de 10 km qui compte 88 000 habitants. En hiver, des incidents en mer surviennent presque tous les jours. De nombreuses personnes perdent la vie suite à des naufrages au large des côtes.
L’afflux croissant de nouveaux arrivants a exercé une pression extrême sur l’île, où l’on recense plus de 40 000 réfugiés et migrants, malgré une capacité d’accueil officielle limitée à 2800 places. Environ 18 000 personnes sont regroupées dans le camp de Mória (d’une capacité de 2300 places) et 2500 dans celui de Kara Tepe. Ces sites officiels d’accueil et d’enregistrement sont saturés, si bien que des abris de fortune ont été construits dans une oliveraie jonchée de détritus autour du camp.
Le nombre de réfugiés et de migrants sur les îles est extrêmement élevé, et le manque criant d’abris, d’installations sanitaires et d’une gestion de site appropriés les expose à des risques majeurs. Les réfugiés et les migrants sont majoritairement des familles, et un tiers de la population est constitué d’enfants, la plupart âgés de moins de 12 ans. Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants vivent actuellement dans de petites tentes, exposés au froid et à la pluie, avec un accès limité, voire inexistant, à du chauffage, de l’électricité ou de l’eau chaude.
Les conditions d’hygiène et d’assainissement sont déplorables. De plus, les retards dans les enregistrements à Mória et à Kara Tepe et le surpeuplement des installations d’accueil ont entraîné des tensions entre les groupes de réfugiés ainsi qu’entre les réfugiés et la police. Vers la fin de l’année 2019, les communautés locales ont également commencé à protester et à réclamer que des mesures urgentes soient prises pour soulager la pression sur l’île. Les tensions s’exacerbent entre les locaux et les demandeurs d’asile qui arrivent de Turquie en bateau. L’hostilité à l’égard des migrants s’est accrue, et les organisations non gouvernementales sont également ciblées.
Le projet Live Together est constitué de trois sous-projets
1) Two teams, one world (Deux équipes, un monde)
- Coût du sous-projet : EUR 119 000
- Financement de la Fondation : EUR 119 000
- Partenaires : Aiolikos FC et Cosmos FC
Contexte
Le Cosmos FC, un club de football de réfugiés, a été fondé en septembre 2016 à l’initiative d’un natif de Lesbos, un ancien footballeur qui a vu le potentiel du sport pour atténuer les tensions générées par la crise des réfugiés sur l’île. Le football peut être bien plus qu’un simple sport. Depuis 2016, le club a accueilli plus de 400 adultes et mineurs – y compris des filles, et sans distinction de religion et d’origine ethnique – issus de 17 pays.
Au cours des deux années et demie passées, le Cosmos FC a constitué un refuge pour les personnes arrivées à Lesbos (l’île qui compte la plus grande population de réfugiés en Grèce) sur leur route vers la « terre promise ». Les entraînements réguliers et les matches amicaux contre des clubs locaux leur apportent un semblant de normalité. Dans le même temps, le club a gagné l’estime et le respect de la population locale de Lesbos.
En janvier 2019, Francis Kalombo, un jeune Congolais de 15 ans membre du Cosmos FC, est devenu le premier réfugié à obtenir une licence officielle pour jouer dans un club européen, l’Aiolikos FC. Son histoire est tout de suite devenue virale et s’est propagée dans toute la Grèce et au-delà, aidant ainsi les locaux et les réfugiés à attirer ensemble l'attention sur les difficultés des réfugiés pour accéder au sport. Par la suite, le Parlement grec a adopté une loi accordant le droit de participer à des matches de championnat et de coupe amateurs non seulement aux réfugiés statutaires, mais aussi aux demandeurs d’asile, aux personnes apatrides et aux migrants détenteurs d’un permis de séjour ou qui en ont fait la demande.
Contenu du projet
À travers le projet « Two teams, one world », l’Aiolikos FC et le Cosmos FC collaborent avec la Fondation UEFA pour l’enfance en vue de soutenir un plus grand nombre de jeunes réfugiés, y compris des mineurs non accompagnés, des adolescents et de jeunes adultes.
Le projet permettra à 250 à 300 mineurs non accompagnés et autres réfugiés âgés de 13 à 18 ans d’en apprendre davantage sur le football grâce à des séances d’entraînement régulières. La pratique suivie d’une activité physique contribuera à améliorer leur santé physique et mentale, et le football, en tant que sport d’équipe, leur permettra de développer un sentiment d’appartenance, de découvrir le travail d’équipe et de renforcer leur confiance en eux.
Les matches amicaux contre des clubs locaux seront associés à des sorties pédagogiques pour faire connaître aux réfugiés les sociétés et les modes de vie grecs et européens dans le but de les aider à s’adapter et à s’intégrer plus facilement. Des réfugiés et des Grecs de toutes origines joueront ensemble, indépendamment de toute considération politique, religieuse ou ethnique, brisant ainsi les clivages éventuels entre les réfugiés et les locaux, et leur offrant une occasion idéale pour apprendre à se connaître.
Un tournoi annuel (la Cosmos Cup) sera également organisé, auquel participeront des clubs nationaux ou locaux, selon les fonds disponibles, dans le but de lutter contre l’exclusion sociale et les préjugés négatifs sur les réfugiés au sein de la société.
Objectifs
- Améliorer les conditions de vie des réfugiés et garantir leur droit fondamental au développement personnel par le sport et les interactions sociales.
- Créer un environnement stable dans lequel les jeunes réfugiés puissent surmonter leurs troubles psychologiques et développer leur confiance en eux.
- Cultiver un esprit d’équipe et de solidarité.
- Intégrer les réfugiés dans une société européenne et le football grand public.
- Atteindre les femmes et les filles réfugiées, dont la plupart n’ont pas eu la possibilité de jouer au football ni à aucun autre sport dans leur pays d’origine en raison du contexte culturel et/ou religieux.
- Lutter contre l’exclusion sociale et l’hostilité vis-à-vis des réfugiés dans la société.
- Utiliser les séances d’entraînement régulières et les tournois pour offrir aux réfugiés et aux locaux des occasions de jouer ensemble.
- Servir de programme pilote, sensibiliser le public à la question, encourager et aider d’autres clubs à lancer des programmes similaires, en particulier sur les autres îles du nord de la mer Égée (Samos, Chíos) qui hébergent un grand nombre de réfugiés.
Activités du projet
- Partage de connaissances entre le Cosmos FC et l’Aiolikos FC, le seul club de football professionnel sur Lesbos.
- Séances régulières d’entraînement de football pour 300 mineurs non accompagnés et adolescents réfugiés de 13 à 18 ans.
- Sorties pédagogiques combinées avec des matches amicaux contre des équipes locales.
- Tournoi de la Cosmos Cup.
- Encouragement d’autres clubs et camps de réfugiés à lancer des projets similaires, en particulier sur les autres îles du nord de la mer Égée (Samos, Chíos) qui hébergent également un grand nombre de réfugiés.
Résultats attendus
- Séances régulières d’entraînement de football pour au moins 300 mineurs non accompagnés et adolescents réfugiés de 13 à 18 ans.
- Un tournoi annuel de la Cosmos Cup.
- Chaque année, au moins quatre sorties pédagogiques combinées avec des matches amicaux contre des équipes locales.
- Participation accrue des filles.
- Mise en place de programmes similaires dans d’autres clubs de football.
2) FutbolNet: du sport, des compétences de vie et des valeurs pour les mineurs réfugiés non accompagnés
- Coût du sous-projet : EUR 167 500
- Financement de la Fondation : EUR 45 400
- Partenaires : Fondation du Barça, Movement on the Ground et Iliaktida
Contexte
Dans le contexte des réfugiés, les mineurs non accompagnés sont des enfants et des jeunes de moins de 18 ans qui se rendent en Europe sans famille ni réseaux de soutien social. En 2019, le nombre d’enfants réfugiés présents dans les centres d’accueil et d’identification ainsi que sur les sites d’hébergement en Grèce était estimé à 21 000, dont quelque 3500 mineurs non accompagnés. Ces enfants languissent dans ces centres, sous garde protectrice ou en détention protectrice, dans des refuges pour mineurs non accompagnés ou sur des listes d’attente pour un refuge. Ils sont confrontés à un ensemble unique de difficultés et sont de ce fait considérés comme les plus vulnérables de tous les réfugiés.
Ce projet FutbolNet propose d’intervenir auprès de mineurs non accompagnés sur l’île grecque de Lesbos.
Contenu du projet
Avec le soutien de la Fondation UEFA pour l’enfance, la Fondation du Barça proposera une initiative sportive socio-éducative d’une année à l’intention de mineurs réfugiés non accompagnés sur l’île de Lesbos. Cette initiative a pour but de créer des espaces sécurisés pour améliorer le bien-être physique et émotionnel des mineurs non accompagnés ainsi que pour favoriser leurs interactions sociales et leur inclusion. Elle s’articule autour du programme FutbolNet, qui inculque les valeurs du FC Barcelone et des compétences de vie grâce au sport et à des jeux coopératifs.
Ce projet s’appuie sur un projet existant par lequel Movement on the Ground propose un entraînement FutbolNet quotidien aux enfants du camp de réfugiés de Kara Tepe et à une école locale. La Fondation UEFA pour l’enfance apportera son soutien à Movement on the Ground en vue d’accueillir 150 mineurs non accompagnés de Mória dans son programme. Elle apportera aussi son aide à une nouvelle ONG, Iliaktida, qui souhaite commencer à proposer le programme FutbolNet à 45 mineurs non accompagnés de ses centres. À cette fin, 40 entraîneurs et éducateurs grecs et réfugiés seront formés à la méthodologie afin qu’ils disposent des connaissances, compétences et outils nécessaires pour proposer le programme dans son intégralité.
Objectifs
- Créer des espaces sécurisés et adaptés pour permettre à 195 mineurs non accompagnés d’apprendre, de jouer et de partager leurs expériences.
- Améliorer le bien-être physique et émotionnel des mineurs non accompagnés en développant leur confiance en eux et leur estime d’eux-mêmes, et en réduisant leur peur et leur stress.
- Favoriser les interactions sociales positives et l’inclusion sociale chez les mineurs non accompagnés.
Activités du projet
- Séminaires de formation FutbolNet en présence de collaborateurs et de bénévoles de Movement on the Ground et d’Iliaktida afin de transmettre les connaissances, compétences et outils nécessaires pour proposer la méthodologie FutbolNet.
- Mise en œuvre du programme FutbolNet auprès de mineurs non accompagnés de Mória au sein de la Spanos Academy (Movement on the Ground).
- Mise en œuvre du programme FutbolNet auprès de mineurs non accompagnés hébergés dans des foyers d’Iliaktida à Mytilène et au sein de la Spanos Academy (Iliaktida).
Résultats attendus
- Des espaces sécurisés, accessibles et régulièrement disponibles pour apprendre, jouer et échanger.
- Un renforcement des compétences du personnel et des entraîneurs travaillant avec des mineurs non accompagnés.
- Les mineurs non accompagnés ont acquis et renforcé leurs capacités de communication, leur estime d’eux-mêmes et leur confiance en eux, et développé des valeurs.
- Les mineurs non accompagnés participent à la vie de leur communauté et s’y sentent à l’aise.
3) Soutien en faveur des écoles: rénovation d'installations sportives
- Coût du sous-projet : EUR 73 000
- Financement de la Fondation : EUR 73 000
- Partenaires : Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR)
La Fondation UEFA pour l’enfance a en outre choisi de soutenir le pays d’accueil, saturé face à la situation, et d’aider ses écoles par les mesures suivantes :
- fourniture d’équipements sportifs et de matériel pour des activités de football et autres, y compris des ballons, des dossards, des cônes, des sifflets, des chronomètres, des pompes à ballon et des buts pliables ;
- rénovation d’installations sportives afin d’offrir aux enfants des infrastructures fiables et sûres.
Les écoles ciblées par ce dernier volet du projet sont des écoles primaires qui accueillent des enfants locaux et des enfants réfugiés, et le but poursuivi est de contribuer à la cohésion sociale chez les jeunes.