« Nous jouons au football pour devenir de meilleures personnes, pas forcément de meilleurs footballeurs. » Telle est la devise du projet Goal Sti Ftohia (chasser la pauvreté), créé en Grèce dans un contexte de crise socioéconomique sans précédent. Ce projet œuvre auprès des plus démunis, qui subissent l’exclusion sociale dans ce qu’elle a de plus extrême. Ces sans-abri, réfugiés et ex-toxicomanes de tous âges, hommes et femmes, se réunissent au moins une fois par semaine pour jouer au football. Pour eux, la finalité n’est pas de gagner des matches, mais de reconquérir leur vie. Ils forment l’équipe nationale grecque des sans-abri.
Un photographe a suivi leurs entraînements et leurs efforts afin de surmonter leurs difficultés personnelles. Il a voulu immortaliser la transformation de ces joueurs qui, de marginaux, deviennent des leaders communautaires. Grâce au football, ils réapprennent peu à peu à croire en eux et la société commence à les envisager sous un autre jour. Ils ne sont plus considérés comme des exclus, mais comme des combattants et des exemples à suivre.
Un programme de visites dans des camps de réfugiés (également soutenu par la Fondation UEFA pour l’enfance) les élève même au statut de leaders communautaires. L’équipe visite des centres de réfugiés, tape dans le ballon avec des enfants réfugiés et leur délivre un message de joie et d’espoir. Ils ont en commun d’avoir perdu leur maison, même si les réfugiés syriens ont perdu leur pays tout entier.
Le photographe a suivi l’équipe de ses entraînements hebdomadaires sur un terrain de football du centre d’Athènes jusqu’à la Coupe du Monde des sans-abri, qui s’est déroulée à Glasgow pendant l’été 2016. Après avoir capturé les victoires et les aventures de l’équipe en Écosse, il a accompagné les joueurs dans plusieurs camps de réfugiés en Grèce et les a observés partager leur passion pour le ballon rond avec des enfants réfugiés et tous ceux qui souhaitaient se joindre à eux.
Ce projet met en lumière le pouvoir incroyable du football de transformer des vies, en l’occurrence celles de sans-abri en condition d’extrême pauvreté. Leur présence dans l’équipe de football de Grèce des sans-abri leur redonne un rôle social, les aider à se reconstruire, et fait d’eux des modèles pour la communauté.
Ce projet est géré par l’ONG Diogenes, qui publie également le journal de rue grec Shedia.