La Fondation UEFA pour l'enfance realise  le rêve de Hanya

Iranienne d’origine et âgée de 20 ans, Hanya Mirzai aime le football et ne s’était jusqu’à très récemment jamais rendue dans un stade.

Iranienne d’origine et âgée de 20 ans, Hanya Mirzai ne s’était jamais rendue dans un stade de football avant que la Fondation UEFA pour l’enfance et son organisation partenaire à Budapest, Oltalom, ne lui obtiennent un billet pour assister au match de la Super Coupe de l’UEFA 2020 opposant le FC Bayern Munich au FC Séville, dans la toute nouvelle Puskás Aréna de 68 000 places.

Au cours d’un entretien franc et ouvert, Hanya évoque son enfance en Iran et en Irak, son expérience dans le stade, son moment favori du match et ses espoirs pour l’avenir.

Quand es-tu arrivée en Hongrie et à quel moment as-tu commencé à jouer au football ?

Nous avons quitté l’Iran pour nous rendre en Irak lorsque j'avais quatre ans. A l’époque, j'avais beaucoup d’amis (garçons) plus âgés qui jouaient souvent au football. Du haut de mes cinq ans, j’étais trop petite pour qu’ils me laissent participer. Je n'avais pas d’équipe là-bas, je jouais juste avec mes amis dans la rue.

J’ai déménagé en Hongrie à l’âge de 16 ans. Comme j’étais passionnée de football, j’ai alors rejoint une équipe.

C'est un de mes enseignants hongrois qui s’est rendu compte de mon immense intérêt pour le football et qui a fait en sorte de me trouver une place dans une équipe. Je ne connaissais pas la langue et toutes mes coéquipières étaient hongroises, ce qui m'a vraiment aidée à m’intégrer. C’était dur, mais j’ai adoré cette expérience. Le football me donne un sentiment de puissance.

Lors de la Super Coupe de l’UEFA 2020, tu es entrée pour la première fois dans un stade de football. Comment te sentais-tu ? 

Je ne tenais plus en place, je tremblais. Au début, c’était un peu effrayant. Lorsque j'ai aperçu l’intérieur du stade pour la première fois, j'ai eu un peu peur en voyant toutes les rangées de spectateurs et ces tribunes si hautes. Je me rappelle avoir pensé « Waouh ! J’espère que personne ne va tomber ! ».

Nous étions assis dans un coin des tribunes assez proche du terrain, donc je craignais aussi un peu d’être heurtée par un ballon. Heureusement, cela ne s'est pas produit.

De manière générale, c’était sensationnel ! Je regarde toujours les matches à la télévision, mais c’était complètement différent d’être sur place pour suivre la rencontre en direct. Tout avait l’air si petit par rapport à la télévision où tout a l’air si grand ! J'ai énormément apprécié le match.

Est-ce que cela faisait bizarre que le stade ne soit pas complètement plein ?

Un peu, mais on avait quand même l’impression qu’il y avait beaucoup de monde dans le stade. Au final, c’était tout simplement parfait. J'ai vu absolument tout ce que je voulais. Rien que le fait de voir les joueurs m’a fait réaliser qu’il s'agit en fait de gens comme vous et moi !

Quel a été ton moment préféré du match ?

Il y en a eu beaucoup, mais ce qui a attiré mon attention et m’a profondément marquée, c’est de voir les joueurs du FC Séville remercier leurs supporters et célébrer avec eux à la fin du match, même après leur défaite.

Ils saluaient et applaudissaient tandis que les joueurs du Bayern célébraient leur victoire et sautaient sur la scène.

Après cette expérience, souhaiterais-tu retourner voir d’autres matches de football ?

Oui. J’aimerais beaucoup obtenir des billets pour aller voir le prochain match de l’équipe hongroise de Ferencváros, qui affrontera le Dynamo Kiev et la Juventus en Champions League. Toutefois, l’équipe hongroise a de nombreux supporters, ce ne sera donc probablement pas facile d’obtenir des billets. Mais lorsqu’il y aura des places disponibles, je serai la première à en acheter, c’est certain !

En Iran, les femmes n’ont longtemps pas été autorisée à se rendre dans les stades. Comment cette première expérience dans un stade s'est-elle passée pour toi ?

C’était une expérience spéciale, même si hommes et femmes sont égaux et qu’il n’y a aucune raison pour que les femmes ne puissent pas apprécier elles aussi un match de football. Qu’une fille comme moi ou qu’un garçon regarde un match, cela ne change rien.

J’ai assisté au match de la Super Coupe en compagnie de mes coéquipières et de mon entraîneure, mais il y avait également d’autres filles et garçons autour de nous, et nous étions tous égaux. La présence de filles dans un stade n’a rien d’inapproprié. En réalité, une équipe de filles juste à côté de nous était captivée par le match, même encore plus que les garçons !

Cela m’a montré qu’il n’est pas nécessaire d’être de sexe masculin pour apprécier un match de football. J’espère sincèrement que les femmes d’Iran et d’Irak pourront à l'avenir assister et s'adonner à ce sport plus librement. Actuellement, les femmes ne peuvent même pas pratiquer le football dans l’espace public et doivent jouer en cachette, ce qui est extrêmement triste.

Y a-t-il d'autres éléments que tu souhaiterais partager sur ton expérience ?

Tout était exceptionnel pour moi, et je garderai un souvenir inoubliable de cette expérience. Voir les joueurs et les entraîneurs du FC Séville célébrer avec leurs supporters à la fin du match m’a profondément marquée.

Cela m’a montré que gagner ne doit pas être l’essentiel. Quand on perd, on ne doit pas abandonner. Il est toujours possible de retenter sa chance. Les joueurs de Séville ont bien joué et peuvent être fiers de leur performance.

 

Hanya est membre de l’association sportive Oltalom à Budapest, qui aide les jeunes à façonner leur vie à l’aide du sport et en leur procurant des avantages sociaux, notamment en les soutenant dans la recherche d’un emploi. Les dessins d’Erich et Joci, deux jeunes garçons hongrois, apparaissent sur le ballon officiel de la Super Coupe de l’UEFA. Eric et Joci font également partie de l’association sportive Oltalom et ont assisté au match avec Hanya.