La persévérance des membres du projet Solidarité aveugle a payé. Les Aigles s’envoleront vers l’Espagne pour défendre les couleurs du Mali lors de la Coupe du monde de cécifoot 2018.
Sur le terrain, des joueurs aux yeux bandés déterminés à remporter la Coupe d’Afrique des Nations de cécifoot (CAN cécifoot). Venus des quatre coins de l’Afrique, ces joueurs hors pair ont la particularité de souffrir d’une déficience visuelle. Parmi eux, les Aigles du Mali, tous membres du projet Solidarité aveugle mené par l’association française Libre Vue. Premier match, première victoire. Les Aigles donnent le ton face au Cap-Vert, qui s’incline 0-12. « On est parti avec l’objectif de revenir avec la coupe et de se qualifier pour la Coupe du monde 2018 », relate Bandiougou Traoré, attaquant de la sélection malienne.
Des efforts récompensés
Être qualifié est une chose, avoir la possibilité de jouer en est une autre. La participation de l’équipe malienne à la deuxième édition de la CAN de cécifoot, qui s’est déroulée au Cap-Vert, n’était pas gagnée d’avance. Et le Mali ne fait pas exception. Le déplacement des délégations demande des frais, qui, sans le soutien des autorités compétentes, peuvent rapidement devenir lourds à porter pour de petites associations. Des difficultés financières qui auraient notamment empêché la Côte d’Ivoire de prendre part à la compétition. Le parcours des Aigles a heureusement été différent. De multiples efforts ont été fournis par l’association Libre Vue. Déjà soutenue par la Fondation UEFA pour l’enfance, elle a également mis en place une campagne de financement participatif. Un appel à l’aide qui ne manquera pas d’être entendu.
Le cécifoot, véritable outil d’intégration sociale
La bataille n’aura pas été veine. Sa détermination a conduit l’équipe malienne à se classer à une prometteuse deuxième place, avec à la clé une qualification pour la Coupe du monde de cécifoot, qui se déroulera du 5 au 18 juin 2018 à Madrid.
Grâce au projet Solidarité aveugle, les jeunes déficients visuels de Bamako ont la possibilité de découvrir le cécifoot et ses valeurs et d’accroître leur confiance en eux. Au total, 150 jeunes âgés de 7 à 25 ans participent à ce projet, dans le cadre duquel cinq entraînements sont organisés chaque semaine. Pour Bandiougou Traoré, cécifootballeur depuis 5 ans, jouer au cécifoot dans une telle compétition est un rêve qui se réalise. « C’est un honneur, c’est une fierté ! », déclare-t-il. Le cécifoot, en plus de demander engagement, endurance et concentration, permet de véhiculer un message fort d’intégration et de cohésion sociale en changeant la manière dont sont perçues les personnes porteuses d’un handicap. En défendant les couleurs du drapeau national, le cécifootballeur n’est pas réduit à son handicap : il est un joueur à part entière.