Situation géographique et informations générales
Contexte
En Tanzanie, près d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays a, en outre, l’un des taux de natalité les plus élevés au monde.
Les filles n’y reçoivent pas la même éducation et n’y ont pas les mêmes chances que les garçons. Bien que le taux de scolarisation des filles dans le primaire soit similaire à celui des garçons, seules 73 % d’entre elles achèvent leur scolarité de premier cycle et moins de 26 % poursuivent leurs études dans le secondaire. En Tanzanie, le niveau d’alphabétisation et de calcul est faible. On considère que 19 % des enfants sont illettrés à la sortie de l’école primaire. La situation des filles est pire puisqu’elles ont un taux de réussite en primaire de 49 %, contre 56 % pour les garçons. Améliorer l’éducation aura des effets bénéfiques directs et durables sur la santé des femmes et des filles. Cela permettrait notamment de réduire de façon considérable la mortalité infanto-juvénile.
Les régions de Mara et de Morogoro, où les revenus des ménages sont inférieurs à la moyenne nationale, font partie des plus marginalisées du pays. La première affiche le plus bas taux d’alphabétisation en kiswahili de tout le pays. Elle arrive au quatrième rang des régions qui ont le plus faible taux de réussite des élèves à la fin de l’école primaire et se place au troisième rang des régions où les écoles sont les moins bien équipées en toilettes pour filles, avec un cabinet pour 192 élèves de sexe féminin. La région de Morogoro est, quant à elle, l’une de celles où l’on compte le plus grand nombre d’enfants déscolarisés, dont une majorité de filles. Dans ces régions, nombre de filles abandonnent l’école en raison de pratiques socioculturelles, d’a priori négatifs sur l’éducation des filles, de mariages précoces, du niveau élevé de la violence à caractère sexiste et de la stigmatisation des grossesses chez les adolescentes. La faible prise en compte des questions de genre dans les programmes et le fait que le cadre scolaire soit peu favorable aux filles aggravent ce phénomène.
Contenu du projet
Le projet relèvera le niveau d’éducation des enfants tanzaniens, en particulier des filles. L’amélioration de l’éducation et des compétences de base permettra aux filles de prendre en main leur avenir de femmes, de devenir de bonnes mères à terme et de rompre le cycle de la pauvreté caractéristique des régions visées. En outre, investir dans une éducation de qualité portera également ses fruits dans les domaines de la santé et de l’égalité des sexes.
Objectifs
- Améliorer les compétences de base des enfants afin de favoriser leur réussite scolaire.
- Contribuer à créer un environnement d’apprentissage sûr et non sexiste afin d’accroître la scolarisation des filles et d’améliorer leurs résultats.
- Rallier la population locale à l’éducation des filles afin de surmonter les obstacles et de déconstruire les stéréotypes de genre.
Activités du projet
- Former et accompagner les professeurs pour qu’ils développent une approche didactique ludique et respectueuse de l’égalité des sexes, ainsi que leur fournir des supports pédagogiques et des équipements sportifs.
- Faciliter l’échange parmi les enseignants et les agents publics du secteur de l’éducation pour faire en sorte que les pratiques pédagogiques tiennent compte de l’égalité des sexes et intègrent une dimension ludique.
- Organiser des journées récréatives et des tournois sportifs au niveau local pour sensibiliser à l’égalité des sexes.
- Rénover les sanitaires des écoles afin de faciliter la scolarisation des filles.
- Au niveau local, engager une réflexion sur l’égalité des sexes et sur l’importance de l’éducation pour les filles et les garçons.
Résultats attendus
- Renforcement du leadership, de l’assurance, des capacités à communiquer, à prendre des décisions et à résoudre des problèmes chez 60 % des filles des régions visées.
- Augmentation de 60 % du nombre de filles dotées d’une meilleure connaissance de leurs droits et de la santé sexuelle et reproductive.
- Recours, de la part de 80 % des professeurs, à une méthode didactique ludique et respectueuse de l’égalité des sexes pour enseigner les matières au programme et transmettre les compétences de base.
- Augmentation de 6 % des taux de scolarisation.
- Hausse de 2 % du nombre de filles suivant des études secondaires.
- Participation régulière de 50 % des parents et des travailleurs sociaux aux campagnes locales de sensibilisation à l’importance de l’éducation pour les filles.